L'Islande : une terre volcanique qui regorge de ressources énergétiques
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L'Islande : une terre volcanique qui regorge de ressources énergétiques
A l'heure où l'énergie devient de plus en plus chère et convoitée, l'Islande, profitant d'une situation géographique singulière, s'est investie dans les énergies renouvelables avec un succès certain. Si l'avenir de l'Islande n'est peut-être plus dans la finance vu la conjoncture, elle pourrait bien être dans sa capacité d'innovation et de maîtrise des énergies telluriques.
Une situation géographique exceptionnelle
100% de l'énergie produite en Islande pour le chauffage et l'électricité est d'origine renouvelable : telle est la performance insolente de ce pays extraordinaire. Cette providence est dû avant tout à la situation géographique exceptionnelle du pays : l'Islande est située au milieu de l'Atlantique sur la dorsale médio-océanique, à la divergence des plaques tectoniques eurasiatique et américaine. Ainsi, l'île est l'une des régions tectoniques les plus actives du monde avec plus de 200 volcans et 600 sources d'eaux chaudes !
Une opportunité qui est bien visible dans le paysage : des forages, des puits, des barrages, des centrales géothermiques et des importants conduits pour les réseaux de chaleur couvrent l'île.
En Islande, le sol respire : ça se voit et ça se sent (le souffre y est pour quelque chose). Si la crise financière mondiale a particulièrement ébranlé l'économie nationale, l'Islande peut se targuer d'être prête à surmonter la crise énergétique qui se profile ! En effet, l'île volcanique dispose d'une énergie quasiment inépuisable dont l'exploitation est maintenant peu coûteuse et très peu polluante.
Un potentiel énergétique considérable
Alors qu'au début du XX ème siècle, le charbon, le gaz et le pétrole répondaient aux besoins énergétiques du pays, plus une seule lumière et plus un seul radiateur dans le pays ne profitent de la géothermie - chaleur venue des profondeurs de la Terre - et de l'hydroélectricité. Au final, 72 % de l'énergie primaire provient de sources renouvelables locales (54 % pour la géothermie et 18 % pour l'hydroélectricité). Le reste (carburant) est importé pour les transports et la pêche, selon l'Agence d'investissement islandaise.
Du coup, les rares villes du pays semblent défier la relative hostilité de ce « no man's land » par un éclairage généreux, véritable défi aux économies d'énergie qui nous sont devenues si chères : l'Islande est devenu le premier pays consommateur d'énergie par habitant, notamment à cause de l'industrie de l'aluminium.
Mais sur l'île, les ressources énergétiques sont abondantes, quasiment inépuisables et les territoires artificiels plus que restreints… Ce qui laisse d'immenses espaces naturels vierges de toute pollution lumineuse.
Un peu plus de 310 000 habitants sur un cinquième de la superficie de la France, c'est peu au regard du potentiel énergétique important de cette île évalué à 50 000GWh par an (60% hydroélectricité et 40 % géothermie) et qui n'est exploité qu'à hauteur de 30%.
La géothermie était historiquement utilisée pour cuisiner et se laver, pour finalement chauffer l'eau des piscines, des fermes d'élevage puis les serres et les habitations. En 2005, 57,4% de la consommation énergétique issue de la géothermie est dédiée au chauffage des bâtiments.
Par exemple, rien qu'à Reykjavík (118 000 habitants), la capitale islandaise, il existe plus de 60 forages qui percent la croûte volcanique jusqu'à 3000 m de profondeur !
Réseau électrique haute tension d'Islande (à gauche) et forage à la centrale géothermique de Krafla (à droite)
© C. Magdelaine - tous droits réservés
Le réseau électrique haute tension (220 000 volts), qui bénéficie d'un très bon rendement, courre tout autour de l'île, formant un cercle et donc un circuit fermé qui assure la sécurité de l'approvisionnement en cas de dysfonctionnement de l'une des centrales qui alimente le réseau.
Ce confort n'empêche pas le pays de s'investir dans un projet inégalé en matière de géothermie avec pour objectif un forage à 5000 m de profondeur ! Il s'agit du Iceland Deep Drilling Project (IDDP), initié en 2000. Ce nouveau procédé industriel délivrerait une puissance électrique de 50 MW contre 5 MW en exploitant une eau comprise entre 430 et 550°C à plus de 230 bars contre 235°C à 30 bars actuellement pour les forages à 2000 m de profondeur.
Pourquoi un tel projet si l‘énergie est déjà largement suffisante ? En fait, il existe un double objectif : commercial avec l'export ultérieur des technologies géothermiques testées en grandeur nature et énergétique avec une meilleure centralisation de la production.
Au final, les investisseurs étrangers ne s'y sont pas trompés puisque 80 % des compagnies qui s'installent en Islande voient d'un bon œil le faible coût de l'énergie et accessoirement le côté écologique. D'autant plus que le pays n'est qu'à 3-4 heures de vol des capitales européennes.
Si le pays semble exemplaire sur sa production d'électricité et de chaleur, pouvons nous en dire autant des transports ?
Le pêché mignon de l'Islande : l'automobile
La topographie, le climat, le réseau routier et la faible population de l'île ont favorisé la pénétration de l'automobile sur le marché, et pas n'importe laquelle puisque plus de 50% du parc est constitué de 4x4 ! Cela s'explique aisément par l'état des routes secondaires et l'amélioration encore récente (vingtaine d'années) des routes principales : le 4x4, tant décrié en France, s'avère ici indispensable, même si la route nationale 1 qui encercle toute l'île est dorénavant d'excellente qualité, comme l'ensemble du réseau routier dans les villes.
De surcroît, le taux d'équipement des ménages en voitures est plus important qu'au Etats-Unis ! Pas étonnant vu l'absence de transports collectifs et l'essai avorté de la mise en circulation d'un train à Reykjavík il y a plus d'un siècle… Toutefois, gardons nous de juger trop hâtivement : la faible densité de population (2,8 hab/km²) et le réseau routier bien dimensionné empêche la formation d'embouteillages et la génération d'une pollution locale propres aux grands agglomérations mondiales.
De plus, le diesel délivré à la pompe est environ deux fois plus cher que l'essence. Rappelons que ce carburant, si populaire en France, est particulièrement néfaste à cause des particules qu'il émet, même si ses émissions en dioxyde de carbone sont plus faibles.
Enfin, le potentiel électrique de l'île pourrait bien trouver un marché prometteur avec l'essor attendu avec impatience des voitures hybrides, électriques et fonctionnant à l'hydrogène. Sur ce dernier point, l'Islande est le seul pays au monde qui délivre de l'hydrogène sur certaines stations services. Nul doute que l'Islande a tout intérêt à développer ces nouvelles technologies pour s'affranchir des importations coûteuses et polluantes d'énergies fossiles.
Au niveau de la production électrique, l'Islande demeure exemplaire sur ces émissions en gaz à effet de serre : seulement 4 tonnes de CO2 émises pour produire 8,76 Gwh d'électricité, contre 521 tonnes pour la France pourtant singulière avec l'importance de l'énergie nucléaire... Cependant, avec l'importance du parc automobile 4x4, les émissions de CO2 par habitant sont de 9,7 tonnes en 2005 contre 6,8 pour la France.
Un 4x4 imposant (à gauche) et une station essence (à droite) en Islande
© C. Magdelaine - tous droits réservés
L'Islande et les changements climatiques
L'Islande n'a émis que 2872 milliers de tonnes de CO2 en 2005, contre 416610 milliers de tonnes pour la France, assez bon élève. Cette faible contribution, eu égard à la faible population et à la faible activité industrielle, ne met pourtant pas l'île à l'abri du réchauffement climatique, phénomène planétaire dont les conséquences se font sentir bien au delà des zones d'émissions des gaz à effet de serre.
A ce titre, les glaciers d'Islande, dont le plus grand d'Europe, le célèbre Vatnajökull (8300 km², presque autant que la superficie de la Corse) connaissent une retraite généralisée inquiétante de plusieurs centaines de mètres par an. Résultat : ils pourraient bien avoir disparu complètement dans moins de 200 ans...
Ces changements futurs ne sont pas forcément considérés négativement puisque, la fonte de la banquise arctique est perçue comme une opportunité commerciale pour l'Islande avec l'ouverture de nouvelles voies navigables qui pourraient déplacer en partie le trafic international...
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foued- مشرف
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