Le cas des Noirs de Tunisie
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Le cas des Noirs de Tunisie
De l'esclavage à la servitude
Le cas des Noirs de Tunisie
Inès Mrad Dali
Résumé de l'article
En Tunisie, l'asservissement des « Noirs » a
continué au moins jusqu'en 1890, date du second décret d'abolition de
l'esclavage. Au cours du XXe siècle, l'esclavage sous sa
forme traditionnelle a fini par disparaître et, avec les indépendances
et la mise en place de l'État-nation, toute différence de statut est
juridiquement effacée. Cependant, ceux qui furent esclaves (‘abid)
n'ont connu qu'une très lente émancipation au cours de laquelle ils
acquirent certains droits sur le produit de leur travail et des droits
familiaux, mais ils resteront longtemps exclus. De nos jours, les
« Noirs » tunisiens appartiennent en général aux couches les plus
défavorisées de la population, et des liens de dépendance et de
clientélisme entre descendants d'esclaves et descendants de maîtres
— tout à fait similaires à la pratique pré-islamique du wala' (« patronat ») — sont parfois encore visibles en tant qu'avatars de l'esclavage aboli. Les phénomènes du khamessat et des enfants mrubbin
qui ont concerné une grande partie de cette frange de la population
conduisent à s'interroger sur la différence de nature entre ce que fut
l'esclavage en tant qu'institution, et les formes d'asservissement qui
sont apparues en contournement de l'abolition. Il est également ici
question de réfléchir sur la réalité historique de ces phénomènes et
donc sur la pertinence à qualifier comme « modernes » certaines formes
d'asservissement alors que l'esclavage « classique » était déjà
principalement de type domestique.Mots-clés :
Tunisie, ‘abid, clientélisme, khamessat, wala', patronat.
أحمد نصيب-
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