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Tunisie : Vivre entre fatwas et centres d’appel

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Tunisie : Vivre entre fatwas et centres d’appel Empty Tunisie : Vivre entre fatwas et centres d’appel

مُساهمة من طرف هيفـاء الخميس 6 مايو - 10:36

Dans un centre d’appel délocalisé, Hayet change de nom et d'accent. Elle y subit le matraquage du superviseur râleur. Chez elle, sa mère est hantée par les idées obscurantistes véhiculées par les Cheikhs sur des chaînes «islamiques» d’Orient. Focus sur une société qui change !

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«Vivre» (VO) ou «3icha» (VF) est le nouveau film du cinéaste autodidacte tunisien Walid Tayaa. Après des études en sociologie, ce jeune réalisateur s’est consacré au cinéma. Après avoir zoomé sur le racisme en Tunisie dans son court-métrage «Prestige», Walid Tayaa évoque d’autres aspects symptomatiques de quelques maladies rongeant la société tunisienne. La première nationale du film «Vivre», produit par Ulysson Production en 2010, s’est tenue, vendredi 30 avril 2010, à 20h, au cinéma Alhambra à la Marsa. Ce film a remporté le Grand Prix de la 16ème édition du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Tétouan, section
court-métrage.



Changer d’identité pour vivre

«Une grande partie de ce film est inspirée de ma vie personnelle. En 2005, je cherchais à travailler en tant qu’assistant réalisateur. Vu le contexte, je n’ai pas trouvé de travail. Donc je suis parti bosser dans un centre d’appel» raconte le jeune réalisateur tunisien Walid Tayaa avant la projection de son film. Hayet est le
personnage principal du film. Cette veuve tunisienne quadragénaire est
une téléactrice dans un centre d’appel français délocalisé à Tunis.

Comme des milliers d’employés tunisiens travaillant dans ces sociétés, elle y subit le matraquage incessant du superviseur et son discours bâti sur un ensemble de clichés. «Il ne faut pas oublier qu’on est sur écoute en France» clame le superviseur français. «Souriez, le sourire s’entend au téléphone. Le soleil, le sourire, Sidi
Bou Saïd, c’est vous…non ?» poursuit-t-il. Au centre d’appel, Hayet
change son nom et joue son rôle de télé-marketeuse derrière un pseudo
français. Son accent doit être moins «exotique». Et Hayet s’adapte avec
amertume. «Puisque vous nous payez» répond-t-elle à l’une des demandes
du superviseur râleur.

Des Cheikhs sollicités

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Mais le spleen de Hayet déborde du travail pour atteindre son quotidien. De retour à la maison, elle se retrouve entourée par sa mère et ses amies. Depuis le décès de son mari et la migration de son fils au Canada, Hayet habite avec sa maman. Dans ce cadre, elle est confrontée aux idées obscurantistes adoptées par sa mère
et ses proches. «Je suis étonné de l’islam propagé par quelques chaînes d’Orient et adopté par certains Tunisiens. Ces cheikhs disent du n’importe quoi. Je suis musulman et je ne connais pas du tout l’islam qu’il prône» déclare Walid Tayaa avant la projection de «Vivre». Les fatwas de ces prédicateurs sont caricaturées par le réalisateur. Le film met même en scène une consultation suivie par la mère de Hayet sur une chaîne télé du genre «Iqraa», «Ennas» et «Arrissala». Le cheikh y
interdit l’usage du séchoir à une intervenante tunisienne en quête d’un conseil. La mère augmente le son et interrompt une discussion nostalgique entre Hayet et son oncle. Au centre de la conversation, leurs souvenirs du temps où l’oncle emmenait Hayet au bar qu’il fréquentait avec ses amis. Désormais, ce bar est clos.

Sacré Mac Guffin !

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Le scénario décalé est déchiffrable à travers un focus sur le personnage du vieillard essuyant tous les jours, même endroit, même heure, le pare-brise de sa voiture, une vieille 4L. Cette voiture représente une référence cinématographique clé dans la lecture du film. Il s’agit d’un Mac Guffin, un élément qui constitue un prétexte
de développement du scénario. Cette expression popularisée et redéfinie
par Alfred Hitchcock est un élément de l'histoire servant à la justifier, mais qui se révèle, en fait, sans grande importance.
Entre tyrannie patronale, obscurantisme et violence,
le regard de Walid Tayaa nous révèle une société motivée par les actes insensés et la conduite irrationnelle. Le Mac Guffin y prend non seulement la dimension de l’astuce scénaristique mais aussi la clé de son propos cinématographique.

Excellente qualité d’image, expressif usage du flou et plans bien étudiés, «Vivre» est un film riche non seulement par les aspects sociétaux qu’il révèle mais aussi par la particularité de son langage filmique.

Thameur Mekki
هيفـاء
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مُساهمة من طرف KH@LED الخميس 6 مايو - 16:24

Une vie difficile entre deux contradictions
J'espère que le film soit utile et intéressant
et surtout Ne contient pas de scènes du BAIN MAURES

merci miss
KH@LED
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مُساهمة من طرف هيفـاء الخميس 6 مايو - 18:37

مشكور سي خالد على الاهتمام
الحركة السنمائة في تونس لا تتوقف
و هنالك دائما سنمائيون شبان
يقومون بمحاولات سنمائية جديدة و مختلفة

أما التناقض ، محور الشريط الجديد
فنعيشه في داخلنا
في كل يوم بل في كل لحظة
و نحن أصحاب الثقافة المزدوجة.ـ
و لعلها ميزة نتفوق بها على غيرنا من الشعوب
فو الله كم شعرت من مرة بالفخر و الأعتزاز
أثناء حواراتي مع أجانب
من أروبا و أمركا الشمالية
أبدو لهم احيانا أعلم منهم بشؤون بلدانهم
في حين يجهلون هم كل شئ عنا تقريبا
بل لقد انتابني نفس الشعور
مع عرب مشارقة
و كذلك شأن كل ابناء بلدي
التونسي وين تحطو يتصرف
-------------------------
عذرا خرجت على الموضوع
قد اعود اليه مرة اخرى
هيفـاء
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مُساهمة من طرف MELODY الخميس 6 مايو - 18:52

merci hayfa wenchallah hal film ykoun a7sen mel b9iet el aflam ettounsia lo5ra illi t3awedna feha ken 3la macha3ed 3ra w machahed iba7ia..
MELODY
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مُساهمة من طرف KH@LED الخميس 6 مايو - 19:19

كلام صائب في مجمله أخت هيفاء
وكم من مرة نستنتج أننا الأعلم بأحوالنا و أحوال غيرنا
وهم حتى لأحوالهم جااااهلون
ولكن في بعض الأحيان تسبب لنا هذه الإزدواجية في الثقافة
مأزق محير
وتشتت مقيت
في كل مجالات حياتنا وحتى أخلاقنا
***********
إنشاءالله ديمة تخرجي على الموضوع هكة
باش نستمتعو بهذه العبارات المتميزة
والنقاشات الهادفة والممتعة

دمت في حفظ الله
KH@LED
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